« Récif #1 »

« Le Village », créé pour la série des « cabanes de pêcheurs » dans sa version sur pilotis n’était pas satisfaisant, donc…

Le travail tout aussi impressionnant qu’émouvant d’Eva Jospin me fait depuis longtemps des clins d’œil. Le matériau bien sûr qui chez elle ne se cache pas sous enduits et couleurs, montrant toute la diversité de ses textures et matières dans des œuvres qui plus est monumentales.
A ma petite mesure, j’avais envie de retrouver la texture ce ces « blocs » de carton découpés et tailladés. D’où cette création d’un premier promontoire de « carton empilé » pour Le Village, regroupement de cabanes de pêcheurs qui ne « fonctionnait » pas bien sur ses anciens pilotis. Un premier « récif » donc qui semble initier un beau filon à exploiter cet hiver ! Car les idées se bousculent, série de 4 ou 5 grands « écueils », peut-être surmontés de promenades, phares et maisons… A suivre !

« Récif #1, Le Village » – base 30x31cm, hauteur 64cm

« Chevalement # 1 »

Oups ! Parti sur mes expérimentations estivales de « bateaux-phares » à l’encre, à l’acrylique, sur papier, sur toile, j’avais oublié de présenter ici une des dernières constructions de carton…

Patrimoine architectural des pays miniers, le « chevalement » ou chevalet – est cette structure le plus souvent en métal, dressée au-dessus du puits de mine, et qui sert à descendre et remonter mineurs et minerai. Perché au sommet de cette tour, les grandes roues des poulies – ou « molettes » – qui actionnaient les câbles. La fascination pour ces structures m’est revenue après la lecture d’un des romans de Sorj Chalandon, Le jour d’avant. Pour construire sa fiction, l’auteur s’empare d’un fait divers, le dernier grand accident minier survenu en France, à Liévin en 1974, et qui fit 42 morts.
La structure créée ici s’inspire des éléments essentiels du chevalement, tour et molette (mobile ici), sorte d’hommage donc à un pays et à sa population que nous côtoyons enfants quand nous partions en vacances sur les plages du Pas-de-Calais…

cabanes de pêche… en couleurs

Les « Maisons du splendide isolement », nées des temps de confinements et dérivées des cabanes de pêche sur pilotis du littoral charentais prennent des couleurs…

Moyen de lutter contre la grisaille du(des) temps ? Les coloris réapparus dans les tableaux de 2021 actuellement exposés à la médiathèque municipale de Melle (Deux-Sèvres) contaminent les constructions de carton des printemps/été 2020. Leur apparence blanche et grise, contrairement aux plus anciennes Maisons Hautes, ne me semblait pas définitive. Exercice difficile, la couleur doit être un plus, pas un moins… Assez vite les choses se sont mises en place, les couleurs se sont faites bien plus vives que ce que j’attendais, les brosses et pinceaux dans le feu de l’action cèdent la place… aux doigts ! Des bouts d’éponge viennent frotter et parfois retirer les couches d’acrylique pour mettre en apparence des textures. Et les cabanes charentaises de prendre des airs de maisonnettes des îles ou de favelas de Rio…

Ces cabanes de couleurs – dont 4 premiers exemplaires sont visibles à la médiathèque de Melle – seront exposées dans le cadre du Renc’Art de Trémentines, les 11, 12 et 13 février 2022 avant – croisons les doigts ! – de prendre le chemin de l’orangerie de La Mothe-St-Héray en avril-mai …

Infos à suivre !

Mise en couleur des « carrelets » et « cabines de plage »

On pourrait même plutôt parler de « mise en teinte »…

car pour l’essentiel il s’agit d’abord de « salir » le blanc trop propre du plâtre et du gesso avec des jus de couleur assez diluée. Comme base, toujours les mêmes couleurs brossées ou pulvérisées : Terre de Sienne naturelle, brun Van Dyck et blanc. Avec ensuite des rehauts et frottis avant tout destinés à faire ressortir les textures.

Tout de même – conséquence de l’évolution actuelle vers la couleur et le retour à la peinture des « case felici » – des accents de couleur sur les tableaux et sculptures des « cabines de plage »

Cabines de plage ou « bécosses » ?

Retour aux basiques et aux 2 dimensions d’une surface-tableau. Les maisons sorties il y a 20 ans de l’espace du tableau vont-elles le réintégrer ?

Feuilles de carton collées sur bois, découpées, détrempées, creusées, arrachées. Jeux de mains pas vilains, émerveillements de gamin. Une manière de sculpture, un collage à rebours où naissent motifs, matières, textures en enlevant plutôt qu’en ajoutant.
Et apparition en série d’une petite forme toute en hauteur, la « maison » réduite à sa plus simple expression, à un symbole. À la fois cabine de plage… et « bécosse » québécoise – terme dérivé de l’anglais back house pour désigner les « toilettes au fond du jardin » – histoire de garder le sens de l’humour et celui des commodités.

L’ultime « cabane de pêcheur » ?

Une belle veine dont l' »exploitation » s’achève ? Peut-être cette cabane-grue sur pilotis est-elle la dernière de la série des « cabanes de pêche » initiée il y a plus d’un an…

Une inspiration stimulée au départ par le défi technique des fins pilotis qui s’élèvent toujours plus haut, fortifiée par le « confinement » du printemps 2020 et ses idées d’isolement, de survie, d’autonomie.

Signe des temps, d’une volonté de sortir des enfermements, de nouveaux champs du possible semblent vouloir s’ouvrir… Retour à la couleur, à la plus grande spontanéité de l’encre sur papier et de la peinture sur toile ?

« Quasi quasi… »

« Maisons du splendide isolement » : le problème du socle

Car les cabanes doivent bien reposer sur quelque chose, si possible d’un peu massif pour lester leur légèreté, les aider à garder les pieds sur terre et les dissuader pour l’heure de larguer les amarres…

 

L’idée initiale de socles tous cubiques et identiques dans leur dimension (30x30x30cm) ne s’est pas révélée satisfaisante : comme toujours, ce n’est pas généraliser qui convient mais plutôt différencier et particulariser. Tailler donc dans le vif des socles construits – plaisir de retrouver des gestes énergiques de sculpteur ! – pour exprimer de la matière et des reliefs. Constat : pas facile de trouver l’adéquation entre cabane et support. Donc les deux dernières maisons qui semblaient d’ailleurs en instance de décollage… n’auront pas de socle.

 

Un isolement toujours plus splendide…

… des pilotis qui montent, montent.

Retrouver la forme la plus simple de la maison, murs, porte, fenêtre(s), toit.
Des maisons qui se sont prises au jeu – et ont pris l’actualité au mot, finalement accommodées à leur confinement – s’éloignent du sol et tendent vers le ciel. Mais ce n’est pas encore l’heure de s’envoler ni de larguer les amarres. Un peu casse-gueule, attention à la chute et aux défauts de construction !
Resté(s) en bas ? Monté(s) en haut ? Trop tard, plus d’escalier ni d’échelle, va falloir assumer…

« Cabanes » et « baraques » de confinement prêtes au mouvement…

Perspective de « dé-confinement » oblige, se préparer à l’idée retrouvée du mouvement…

… les nouvelles baraques et maisons du splendide isolement vont devoir devenir plus mobiles, se dotant donc de roues. Autre innovation : les pilotis des cabanes devenant de plus en plus élevés, entrée en scène de grues évitant de s’user les gambettes à monter les courses dans les labyrinthes d’échelles et escaliers.

Les « carrelets », « cabanes » et autres « baraques » au temps du coronavirus…

Plus trop de visibilité quant aux expos qui se tiendront ou non…

…qu’importe, beaucoup d’entre nous affrontent des situations bien plus graves. Temps de crise et confinement, c’est un repli sur soi et un retour à l’atelier pour apprécier cette chance d’avoir un « art » permettant de laisser fluer l’énergie et traduire angoisses et espoirs… L’inspiration ne se tarie pas pour ces microcosmes dérivés des cabanes de pêcheurs – légères et aériennes en contraste avec les lourds « cubes » des supports leur servant d’assise – devenant des allégories de confinement. Deux derniers modèles, le style « splendide isolement » (référence à un livre de Edna O’Brien), cabane full-equipped, autonome en eau et électricité, pour confiné/ermite un peu farouche et un modèle plutôt « tout le monde sur le même bateau », regroupement de cabanes qui se blottissent pour affronter la tempête, un peu à l’image de cet ehpad de Mansles où le personnel choisissait de se confiner avec les pensionnaires…