La Maison Haute # 1 — inspirée par une photo de Laurent Chéhère — aura mis du temps à trouver son aboutissement, dépassée entre-temps par ses grandes sœurs, les « Maisons Très Hautes ». Ces dernières refusaient tout enduit et peinture pour garder au carton sa complète expressivité. Mais — mouvement de balancier oblige — il était ici intéressant de gommer les couleurs et textes imprimés du matériau pour ne plus compter que sur sa texture. Retour donc des enduits et de la couleur ; mais cette dernière, loin d’un coloriage, ne consistant qu’en « jus » hâtifs (presque exclusivement gris de Payne et terre de Sienne naturelle). Quelques « accents » — un peu de noir aux fenêtres pour la profondeur — et l’objet reste plus proche de la sculpture que de la peinture.
Étiquette : Maison Haute # 1 (Hommage à Laurent Chéhère)
Vers plus d’imaginaire : la « Maison Très Haute # 1 »
Mes recherches actuelles vers le retour à l’expressivité du carton, initiées par la Maison Haute # 1 se poursuivent avec l’élaboration en cours d’une « Maison Très (!) Haute # 1 ». Il s’agit — comme le nom semble le suggérer — d’un immeuble tout en hauteur (95 cm). Avec déjà en ligne de mire une déclinaison possible… et l’expatriation cartonnesque un jour vers les gratte-ciel de New York ? Ha ha ! Hubris dans le carton, on aura tout vu.
Un aperçu du premier état.
Étrange, non ? Bon, c’est loin d’être fini… La tendance semble donc pour l’instant privilégier l’imaginaire à une retranscription plus « réaliste » de l’habitat parisien. Mais il y a quand même du Paris là-dedans (le haut de l’immeuble et le toit, vous verrez…) ! La chose qui se façonne est au confluent d’influences multiples. Les « maisons volantes » de Laurent Chéhère (mais cette maison-ci ne flotte pas…), les invraisemblables structures architecturales de Sylvain Corentin, ma passion très ancienne pour les phares, qui trouvait un premier aboutissement il y a une dizaine d’années dans la production des « phares en carton » de l’Île-du-Prince-Edouard au Canada, et même l’étrange établissement de bains du Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki…
Bien évidemment les maquettes de Paris plus « réalistes » ne sont pas abandonnées, mais « il faut suivre les chemins de l’énergie et les mouvements du balancier » (hum, un peu trop philosophique tout ça, arrêter le vin ou passer à autre chose). Disons que le jeu moins contraint des mains et du matériau est plus excitant…
Ces nouveaux objets privilégient aussi l’usage de matériaux moins nocifs pour l’environnement (mais on ne peut pas tout maîtriser, entre autre les colles et encres contenues dans le carton). Avec, après les enduits et gesso fabriqués maison sur les conseils du maître Xavier de Langlais, la découverte — enfin ! — d’une colle à bois à prise rapide Briançon via le site de matériaux écologiques Kenzai (vive les Auvergnats !). Bientôt des « maisons en carton biodégradables », histoire d’être fidèle à cette philosophie indienne voulant qu’on doit s’efforcer de « vivre et mourir en laissant le moins de traces possible »…
Album photos de la construction à suivre ! … bientôt 😉
Jeux du soleil sur plâtre et carton
Suite du précédent article consacré à la « mise en plâtre » de la Maison Haute # 1. Le plaisir des matières et de la lumière, celui aussi de découvrir « après coup » l’objet fabriqué grâce à la distance donnée par la photo.
(Les mauvaises langues diront que je documente photographiquement des étapes que mon manque de soin et/ou de talent risque de détruire dans la suite du processus de fabrication !!)
« Maison Haute # 1 », plâtre
Dans le même esprit de « redécouverte du matériau » qui prévaut dans cette nouvelle gamme initiée avec la « Maison Haute # 1 », il importe évidemment que chaque étape vienne ajouter plus que retrancher à la précédente. Le plâtre par exemple avait tendance à couvrir et finalement cacher le carton. Il doit maintenant être appliqué de façon moins systématique, exister pour lui-même dans une sorte de dialogue avec le carton (oui, oui, je vous assure, et je n’ai rien bu… pour l’instant). Avantage là aussi de ce parti-pris : les « accidents » sont souvent intéressants ; beaucoup moins poncer pour éviter de détruire la texture du plâtre…
« Maison Haute # 1 », construction
Nouvelle approche des « maisons en carton parisiennes », la Maison Haute # 1 — inspirée par une photo de Laurent Chéhère — répond au besoin de retrouver le matériau, de créer un objet qui existe par lui-même et pas seulement pour la fidélité à ce qu’il représente. Un objet peut-être moins « anecdotique » que les immeubles précédemment réalisés et qui se rapprocherait de la sculpture. Et puisque le carton permet la fabrication d’objets de grande taille relativement légers, cette maison mesure 80 centimètres de haut. En attendant d’autres Maison Hautes et peut-être une série de « Maisons Très Hautes » qui pourraient avoisiner en hauteur 1 mètre 20 ou 1 mètre 40…
Pour cette Grande Maison # 1, il va aussi s’agir de renouer dans la mesure du possible avec des techniques plus nobles et moins « polluantes ». Bannir acryls et vynils pour retrouver l’usage par exemple de la colle de peau et d’un gesso maison… La colle de peau est bien utile : tiède, elle « détrempe » le carton et sèche bien plus lentement qu’une colle vinylique, entraînant une certaine déformation du matériau. Reprendre donc quelques leçons en me plongeant dans les recettes de ma lointaine bible, « La technique de la peinture à l’huile » de Xavier de Langlais…
À suivre !